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LE MOUVEMENT FINANCIER DE LA QUINZAINE

Les transactions n’ont pas été plus animées sur notre marché pendant la seconde quinzaine de juillet que pendant la première. On avait espéré que nos fonds publics profiteraient de l’afflux des capitaux rendus disponibles par les paiemens de coupons et de dividendes semestriels. Cette influence ne s’est fait sentir que sur le marché des obligations de la ville de Paris, du Crédit foncier et de nos grandes compagnies de chemins de fer ; encore a-t-il paru que ses effets étaient à peu près épuisés vers le milieu du mois. Du moins si des achats de ces valeurs ont continué à se produire, ils ont suffi seulement à empocher une réaction sur la hausse de quelques francs qui venait d’avoir lieu, et les cours sont restés immobiles. Dans les derniers jours cependant, l’attitude du comptant sur les rentes françaises a été plus ferme. L’épargne tend à revenir de ce côté, attirée par le coupon qui va se détacher dans quelques jours sur le 4 1/2 et dans six semaines sur le 3 pour 100.

A terme, les affaires ont été nulles. Le 15 courant, le 3 pour 100 a gagné dès le début 0 fr. 15, sur la tranquillité parfaite avec laquelle s’était passée la fête du 14 Juillet. On avait conçu quelques appréhensions que l’événement a heureusement dissipées. La rente s’est donc établie à 81.30, et c’est à ce cours que nous la laissons, après quelques courtes fluctuations en réaction et en reprise, provoquées par les incidens passagers et les bruits quotidiens de la politique.

Le jour où les chambres se sont séparées, le 3 pour 100 se trouvait ramené à 81.15. La petite spéculation, disait-on, était doublement mécontente, et parce que le sénat avait voté le projet de loi relatif à l’essai de mobilisation d’un corps d’armée en septembre, et parce que la chambre avait rejeté le projet de loi concernant la construction du Métropolitain. Le premier vote pouvait indisposer l’Allemagne et tendre nos relations avec ce paya ; le second était une vive déception pour la population parisienne, qui depuis longtemps réclame une amélioration de ses moyens de transport. D’ailleurs le monde financier comptait sur le vote du Métropolitain et sur les émissions d’actions et d’obligations auxquelles l’entreprise aurait donné lieu, comme sur un stimulant efficace au point de vue de ce réveil des affaires tant désiré et qui se fait tant attendre.