Page:Revue des Deux Mondes - 1887 - tome 82.djvu/825

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

marchande et les 2,400,000 francs d’encouragemens à la pêche maritime, l’ensemble des crédits affectés au ministère-du commerce n’atteint pas 6 millions ; 15 pour 100 de cette somme sont absorbés par les dépenses de l’administration centrale, à savoir : 547,035 francs pour le personnel, 136,400 francs pour le matériel et 280,000 francs pour les impressions. En 1886, les parties prenantes étaient, outre le ministre, 3 directeurs, 3 sous-directeurs, 14 chefs de bureau, 13 sous-chefs, 32 rédacteurs et 40 expéditionnaires. Il est évident que si le ministère du commerce redevenait, comme autrefois, une simple direction du ministère des travaux publics, les trois quarts du million que coûte aujourd’hui cette administration centrale pourraient être immédiatement économisés. La première réforme à accomplir est donc la suppression des trois ministères qui ont été créés uniquement pour augmenter le nombre des portefeuilles à distribuer : en rendant les postes et les forêts aux finances, le commerce et les services hydrauliques de l’agriculture au ministère des travaux publics et les haras au ministère de l’intérieur, on supprimerait du même coup trois états-majors, sans porter atteinte à la situation d’aucun employé utile.

Bien que les amputations que le ministère des travaux publics a subies lui aient fait perdre des directions tout entières, son personnel n’a cessé de s’accroître. En 1876, le cabinet se réduisait à 4 chef et 1 adjoint ; en 1886, il comprenait 1 chef, 1 chef-adjoint, 1 sous-chef, 4 rédacteurs, 4 expéditionnaires, 1 secrétaire particulier et 2 attachés, soit 14 fonctionnaires au lieu de 2. Le reste a progressé à l’avenant. Dans cet intervalle de dix années, on a créé une direction, 3 divisions, 11 chefs de bureau ; le nombre des sous-chefs a été porté à 34 et celui des employés et expéditionnaires à 209.

Le ministère de l’instruction publique est un de ceux où le personnel de l’administration centrale a pris l’accroissement le plus considérable et le plus rapide. En 1869, on ne comptait dans les bureaux que 136 employés. Leur nombre était en 1876 de 133 ; en 1881, il avait plus que doublé : il s’élevait à 273 ; la dépense avait également doublé : elle était montée de 484,400 à 948,150 francs ; elle devait même dépasser ce chiffre, car la Cour des comptes avait signalé à diverses reprises qu’un certain nombre de traitemens étaient imputés illégalement sur d’autres crédits que celui afférent au personnel. Au budget de 1886, le nombre des fonctionnaires n’est plus en apparence que de 245 ; mais quelques-uns ont été transférés au compte du conseil supérieur, et le personnel de service est payé sur le crédit du matériel.

A l’exemple du ministère de l’instruction publique, le ministère de l’intérieur ne se maintient pas dans les limites des crédits