L’accroissement des cultures, sauf au temps d’arrêt marqué par la guerre de sécession, s’est élevé, de 1851 à 1880, de 69 pour 100 ; celui des défrichemens, de 111 pour 100. Ce dernier est la cause directe des grandes et brusques perturbations atmosphériques qui sévissent sur les États-Unis avec une fréquence et une violence inconnues jadis : témoin le récent et terrible ouragan qui vient de ravager en mars dernier la vallée de l’Ohio, à partir de Louisville.
À la date de 1880, la valeur des fermes recensées a été estimée au taux de 10,197,096,776 dollars, c’est-à-dire au quart de la fortune entière de la république fédérale. Mais il faudra considérablement rabattre de ce chiffre quand nous aurons à tenir compte des sommes énormes dues et empruntées par les fermiers à titre hypothécaire ou chirographaire.
De tous les états, c’est celui de l’Ohio qui est le plus favorisé par la culture, 9à pour 100 de son territoire : c’est l’état exclusivement agricole. Celui du Maine, le moins favorisé, ne cultive que 60 pour 100 de sa surface totale. L’influence de l’usine s’y fait sentir en absorbant terre et main-d’œuvre.
Nous examinerons, en premier rang, les céréales : maïs, blé, avoine, orge, seigle et sarrasin. Nous avons dit plus haut que les États-Unis occupaient le premier rang parmi les peuples producteurs de céréales, par rapport à la surface cultivée. L’économiste Mulhall, qui assigne à chacun des pays sa véritable place dans son ouvrage intitulé le Progrès des nations, confirme ce fait.
Le relevé successif, et quatre fois décennal, de la production en céréales récoltées aux États-Unis atteste également que c’est en ce pays que le nombre de boisseaux produits par habitant reste le plus considérable. Cette progression effrayante, qui nous est révélée par la table suivante, et qui provient surtout de la fertilité de terres vierges, suffit à expliquer la possibilité et la nécessité, pour l’Amérique du Nord, d’accroître sans cesse sa clientèle de consommateurs, dût-elle aller la chercher au fond de l’Afrique, si elle ne veut pas périr de pléthore.
Années | Récoltes en boisseaux totale | — par habitant | Tant pour cent de l’augmentation sur les dix années précédentes |
---|---|---|---|
1850 | 867.453.967 | 37.40 | « |
1860 | 1.239.039.947 | 39.40 | 42.8 |
1870 | 1.387.299.153 | 35.98 | 12. » |
1880 | 2.697.580.229 | 53.79 | 94.5 |