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ETUDES DIPLOMATIQUES

FIN DU MINISTERE DU MARQUIS D'ARGENSON

VI.[1]
SUITE DE LA CAMPAGNE DE 1746. — BATAILLE DE RAUCOUX. — MARIAGE DU DAUPHIN.


On a vu que Louis XV, qui ne s’attardait pas longtemps lui-même à pleurer les objets de ses affections et n’avait pas grande sympathie pour les chagrins de cœur, avait décidé dès le premier jour de ne pas laisser regretter longtemps la dauphine. Il fut tout de suite résolu qu’avant la fin de son deuil le jeune dauphin serait remarié, et il ne restait plus qu’à lui chercher un parti convenable parmi les princesses d’Europe.

Or, il y en avait une qui semblait désignée pour combler, le plus tôt et le plus complètement possible, le vide si inopinément fait par la mort. C’était la sœur même de la princesse défunte, la seconde fille de Philippe V et d’Elisabeth, l’infante Antonia. Au point de vue diplomatique aussi bien que dans un intérêt de famille le choix était indiqué : c’était maintenir l’alliance des deux couronnes

  1. Voyez la Revue du 15 novembre et du 15 décembre 1889, du 1er janvier, du 15 février et du 15 mars 1890.