Page:Revue des Deux Mondes - 1898 - tome 150.djvu/915

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CORRESPONDANCE

A l’occasion de la publication d’un fragment des Souvenirs du comte de Montalivet, dans la livraison du 15 novembre dernier, nous avons reçu de M. le comte Duchâtel la lettre suivante :

Monsieur le Directeur,

La Revue des Deux Mondes a publié, dans son numéro du 15 novembre dernier, un article intitulé : Fragmens et souvenirs du comte de Montalivet. La Révolution de 1848.

J’ai pris connaissance de cet article, pendant un voyage en Angleterre. Dès mon retour à Paris, je tiens à vous faire savoir que, dans un récit inédit des mêmes événemens, mon père relate tout différemment ce qui a trait à la nomination du maréchal Bugeaud.

En même temps que cette lettre, je vous serai obligé de vouloir bien publier le fragment ci-joint du manuscrit de mon père.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentimens les plus distingués.

T. DUCHATEL.


« L’expression du mécontentement de la majorité parlementaire parvint jusqu’au Roi. Tous les ministres se rendirent chez lui vers quatre heures. Il nous dit avec un peu d’amertume que l’on faisait retomber sur lui seul toute la responsabilité du changement, qu’il y avait à cela de l’injustice ; qu’il avait, il est vrai, pensé que l’intérêt de la monarchie, à son grand regret, exigeait le changement de Cabinet, mais que M. Guizot et moi avions partagé son avis. M. Guizot répondit, en termes très nets et très précis, que nous n’avions fait qu’une chose, nous mettre à son entière disposition, sans exprimer d’autre sentiment, et en ajoutant que poser, dans les circonstances actuelles, une pareille question, c’était la résoudre. MM. de Salvandy, Hébert et Jayr ne