Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 13.djvu/586

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
MÉCANISME DE LA VIE MODERNE

LES MOYENS DE TRANSPORTS URBAINS

I.[1]
FIACRES ET OMNIBUS

« Ah ! quelle drôle de chose, regardez donc, papa, un tramway tiré par des chevaux ! » disait avec surprise, aux États-Unis, un jeune enfant qui n’était jamais sorti de sa ville natale, desservie uniquement par des « cars » électriques ou à vapeur, et qui, jusqu’à son premier voyage dans une localité moins avancée, n’imaginait pas qu’il pût exister nulle part des véhicules publics à traction animale.

Au contraire, des chevaux allant de Jérusalem à Damas, en caravane à travers la Galilée, s’effrayent et se cabrent, malgré les efforts de leurs cavaliers, lorsque, pour la première fois, ils aperçoivent des quadrupèdes de leur espèce attelés à des voitures ; l’aspect de ces machines, auxquelles sont attachés leurs frères, les plonge dans la stupeur, parce qu’ils n’ont jamais vu que des chevaux montés, parmi les plateaux de la Syrie.

Ces deux extrêmes de la civilisation et de la vie patriarcale marquent aujourd’hui, dans l’espace, la distance parcourue par l’humanité dans la longue suite des temps. Les étapes les plus

  1. Voyez la Revue du 1er janvier 1902.