Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 13.djvu/625

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur eux quelques détails. Mais, dès à présent, on est en adroit d’affirmer que très faciles à diagnostiquer, — au microscope, bien entendu, — et très différens les uns des autres, ils sont localisés non seulement sur le lit océanique tout entier, mais même sur les fonds spécialement volcaniques. Certains d’entre eux sont visiblement scoriacés, c’est-à-dire avec prédominance de scories, d’autres particulièrement riches en obsidienne, d’autres enfin, comme, par exemple, ceux des Açores, éminemment ponceux.

Lorsque, après un nombre suffisant d’analyses, les cartes lithologiques sous-marines auront été amenées à un degré de précision convenable et que les régions à prédominance de fonds scoriacés ou d’obsidienne ou de ponce auront été bien délimités on observera que leur distribution est ordonnée par rapport à la position de l’orifice volcanique quel qu’il soit, point unique ou fente plus ou moins allongée. Les ponces très légères ont toute probabilité d’être plus éloignées, tandis que les scories, les verres bulleux et, davantage encore, les obsidiennes compactes ont chance d’être plus voisines. De proche en proche, sur la carte, on parviendra donc à circonscrire la position probable de la bouche d’éjection dont il ne restera alors qu’à fixer la position exacte par sondages, car elle doit être accusée par un relief spécial tel qu’une dépression cratériforme brusque et assez circonscrite ou bien plutôt par le sommet ou le plateau culminant d’un dôme aux pentes inclinées. On sera confirmé dans son jugement par l’absence relative de vase et la présence de la roche vive, qui, malheureusement, dans un sondage, ne se traduit que par une indication négative : l’absence de tout sédiment ramené par la sonde ou la déchirure, sinon la perte des dragues et chaluts envoyés sur le fond. Les nouveaux perfectionnemens apportés par le prince de Monaco dans la récolte des échantillons de fonds dont il obtient des boudins longs de 50 centimètres, seront d’un puissant secours dans ces recherches. Il est fâcheux que les appareils destinés à la récolte des échantillons purement sableux laissent encore autant à désirer.

Ces minéraux caractéristiques, scories, obsidiennes et ponces, prenant ainsi un intérêt considérable, devront donc être assez connus pour être immédiatement distingués dans un échantillon. Les scories ont un aspect particulier : noires, brunes ou rougeâtres, poreuses ; elles sont identiques à des scories aériennes