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LA POÉSIE PROVENÇALE
DU MOYEN ÂGE

III[1]
LA CHANSON


Raynouard, Choix de poésies originales des troubadours, t. III, 1818. — A. Pœtzold. Die individuellen Eigentumlichkeiten einiger hervorragender Trobadors, Marburg, 1897. — A. Kolsen, Guiraut von Borneth, der Meister der Troubadours, Berlin, 1894. — J. Coulet, le Troubadour Guilhem Montanhagol, Toulouse, 1898. — R. Zenker, Die Lieder Peires von Auvergne, Erlangen, 1900. — P. Andraud, La vie et l’œuvre du troubadour Raimon de Miraval, Paris, 1902 ; Quæ judicia de litteris fecerint Provinciales, Paris, 1902. — H. R. Lang, Das Liederbuch des Kœnigs Denis von Portugal, Halle, 1894. — Wilmanns, Leben und Dichtung Walthers von der Vogelweide, Leipzig, 1882. — Schœnbach, Die Anfænge des deutschen Minnesangs, Graz, 1898. — E. Stillgebauer, Geschichte des Minnesangs, Weimar, 1898. — A. Gaspary, Storia della letteratura italiana (traduction Zingarelli), Turin, 1887. — N. Zingarelli, Dante. Milan, 1901.


Il faut tout d’abord se défaire, quand on parle de la chanson provençale, des idées légères et folâtres que, depuis Béranger et le Caveau, ce mot éveille dans nos esprits. La canso des troubadours est, au contraire, comme la canzone italienne, comme l’ode dans l’antiquité et chez nos classiques, le plus noble des genres, le suprême effort de la poésie lyrique. Dans les manuscrits, ce sont invariablement les chansons qui occupent le premier rang ; seuls, les auteurs de chansons pouvaient, au moyen âge, aspirer à la gloire poétique : la chanson est l’œuvre d’art par excellence, tandis que la tenson, le sirventés, ne sont que d’éphémères œuvres de circonstance. Dante ne faisait donc que répéter une

  1. Voyez la Revue des 15 janvier et 1er octobre 1899.