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en personne. Chacun savoit ce qu’il devoit faire et particulièrement les Vieux Corps[1]. »

Les lettres du Duc de Bourgogne à Beauvilliers, celle de Vendôme au Roi, montrent mieux que tout ce que nous pourrions dire toute la distance morale qu’il y avait entre les deux hommes. Mais, au jeu de la guerre, la droiture des sentimens et le désintéressement personnel ne suffisent pas. Il y faut encore le coup d’œil et la décision. Ce sont les deux qualités qui manquaient au Duc de Bourgogne, et qui lui firent défaut jusqu’à la fin de la campagne. Avant d’en raconter la triste issue, il nous faut retourner à la Cour, où nous verrons le contre-coup des événemens qui venaient de se dérouler à l’armée. Si, en Flandre, nous n’avons point vu grandir le mari, à Versailles nous verrons singulièrement grandir la femme.


HAUSSONVILLE.

  1. Dépôt de la Guerre, 2 076. Le Roi à Vendôme. Ce volume, qui est celui des minutes des dépêches adressées par le Roi ou par Chamillart, contient en appendice plusieurs pièces relatives aux prérogatives réclamées par Vendôme et à ses contestations avec les Maréchaux, entre autres un Mémoire du Duc du Maine du 1er mars 1704, contenant les raisons qu’ont les princes légitimés pour commander aux maréchaux de France.