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de tanaisie et celle de sauge, qui entre dans la composition du vulnéraire ou eau d’Arquebuse ; au troisième rang arrive l’essence d’absinthe, — plus bas le fenouil, l’hysope et ensuite les quinquinas. — Le second groupe est défini d’une manière moins précise. On y trouve : le laurier qui renferme sinon une essence véritable, au moins un alcaloïde qui est paralysant à un degré comparable au curare ; l’essence de noyau (aldéhyde benzoïque) qui provoque un état syncopal et des vertiges ; l’essence de menthe et celle de mélisse dont l’abus a produit, au témoignage de beaucoup de médecins, des paralysies graves qu’on faisait disparaître en en suspendant l’usage : les essences d’anis et de badiane qui tiennent un rang assez élevé dans cette série.

Il sera parfaitement possible de dresser, quelque jour, les deux listes, par ordre de toxicité décroissante, réclamées à l’Académie de médecine par le ministre de l’Intérieur. Dès à présent, l’Académie eût pu établir ces classemens si elle l’eût voulu. Si la chose n’a pas été faite, c’est que la prudente compagnie s’est rendue aux sages avis de quelques-uns de ses membres, de M. Laveran, de M. Joffroy et des chimistes qui, peu persuadés des résultats favorables de cette désignation, en ont aperçu, au contraire, facilement les conséquences fâcheuses et les abus possibles.


A. DASTRE.