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non-seulement la literie est complètement renouvelée, mais les planchers et les boiseries sont lessivés soigneusement. Presque partout l’établissement est muni de lavabos et de cabinets méticuleusement tenus.

Cette tenue rigoureuse s’allie à un bon marché réel. C’est une erreur, en effet, que de croire à l’extrême cherté des hôtels suisses. Si, dans certains grands hôtels des centres à la mode, Interlaken par exemple, ou dans les établissemens bâtis sur des sommets isolés et éloignés des villes, les prix sont souvent fort élevés, il n’en est pas de même pour la grande majorité des autres hôtels. Dans ceux de premier ordre, les prix sont les mêmes que dans ceux du même genre en France ; dans ceux de second ordre et dans beaucoup de pensions de saison, ils sont notablement inférieurs. Cela est surtout vrai si l’on séjourne plus de cinq ou huit jours. On trouve alors des hôtels ou pensions fort convenables et bien fréquentés pour les prix de 6, de 5 et même 4 francs par jour. Il est vrai que, dans la Suisse allemande, le vin n’est pas compris et que, partout, la nourriture, saine et abondante, est généralement peu délicate et peu variée. C’est par-là, du reste, que pèchent la plupart de ceux des hôtels suisses que leur clientèle ordinaire n’a pas habitués à une grande exigence sur ce point.

Cette clientèle, qui se compose en moyenne de 33 pour 100 d’Allemands, de 20 pour 100 de Suisses, de 17 pour 100 d’Anglais, de 11 pour 100 de Français, de 5 pour 100 d’Américains et d’un petit nombre de Belges, Hollandais, Russes, Italiens ou Autrichiens, s’attache surtout à la bonne organisation du service. Or, à cela, les Suisses y ont pourvu par la Société suisse des hôteliers, dont dépendent le Bureau central de Bâle et l’Ecole professionnelle d’Ouchy-Lausanne.

Le 11 février 1882, 65 hôteliers, réunis dans la grande salle du Casino à Berne, décidèrent la création d’une Société suisse des hôteliers. A la fin de la première année, le nombre des membres s’élevait à 169 ; il atteignait, en 1900, le chiffre de 810, représentant 65 100 lits et jouissant d’une fortune sociale de 80 918 francs. En octobre 1891, la Société acquit les droits juridiques par l’enregistrement dans le Registre suisse du commerce. Au mois de février 1892, fut créé son organe social indépendant, la Revue suisse des hôtels. Cette revue, feuille hebdomadaire, pour laquelle l’abonnement annuel a été fixé au prix minime de