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principal objet d’initier les enfans au mécanisme de l’épargne et de la solidarité. Elles les inclinent, par une souscription intelligemment consentie et méthodique, à grossir les rangs des troupes déjà formées et entraînées. »

Plus loin viennent des chiffres montrant que tant d’efforts ont eu un plein succès : « En 1895-1896, la mutualité scolaire comprenait 10 groupemens à peine ; en 1896-1897, 110 ; en 1897-1898, 400 ; en 1898-1899, 871 ; en 1900, 1 497. En 1900-1901, à la date du 31 mars, 2 017 « Petites Cave » sont organisées, englobant 12 000 écoles, s’étendant à plus de 500 000[1] écolières et écoliers qui ont versé environ trois millions de francs dont sept cent mille ont servi au paiement des journées de maladie données non pas comme aumône, par charité, mais à titre de restitution, d’aide réciproque, par solidarité, par fraternité enfantine. » M. Petit oublie que dans ces chiffres sont comprises les cotisations des membres honoraires et qu’il est difficile de leur attribuer le caractère précis de mutualité dont il parle. Ici encore nous retrouvons l’équivoque décidément chère au parti et au moyen de laquelle, passant sous silence l’acte de bienfaisance qui est le fait des membres honoraires, on exalte, au contraire, exclusivement ce qui serait de la pure fraternité entre membres participans, alors que, si l’on veut bien ne pas se payer de mots, cet acte fraternel est avant tout un contrat d’assurance mutuelle, chacun ne donnant qu’à la condition de recevoir.

Le même rapport signale « l’immense effort » réalisé en 1900-1901 par les écoles congréganistes en vue de développer leurs œuvres sociales, au premier rang desquelles se place la mutualité scolaire. Le congrès catholique international de 1900, le congrès régional de Lille (1900), de Montluçon (1901), ont préconiser le développement des sociétés scolaires. Celles-ci, « placées sous le patronage de la Société générale d’éducation et d’enseignement, dotées par elle des imprimés nécessaires à leur fondation et à leur fonctionnement, ont obtenu en 1900-1901 un rapide succès. » Des chiffres montrent ensuite que les écoles congréganistes semblent entrer résolument dans la voie ouverte par les écoles laïques. C’est une question d’ailleurs primordiale pour les premières de ne pas se laisser distancer dans

  1. D’après le rapport officiel de 1902, il n’y avait, à la date du 31 décembre 1900, que 1389 sociétés scolaires, avec 32 756 membres honoraires et 346 932 membres participans.