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UN ÉPISODE
DE
L'HISTOIRE RELIGIEUSE
AU XVIIe SIÈCLE

II[1]
LA COMPAGNIE DU SAINT-SACREMENT ET LA CONTRE-RÉFORMATION CATHOLIQUE


I. — État de la contre-réformation en France vers 1630

On sait que, par le nom de « contre-réformation, » les historiens entendent la réforme du dedans qui, réclamée depuis longtemps, au sein même de l’Église catholique, par de bons esprits, s’y produisit enfin au xvie et au xviie siècle, à la suite du schisme protestant. Or, sans doute il est bien vrai que, dès 1563, quand le Concile de Trente se sépara, il avait à peu près fini de tracer le programme de cette réforme. Il est vrai que, dès le milieu du xvie siècle, des particuliers énergiques en avaient abordé l’exécution, — saint Ignace de Loyola, saint Charles Borromée, saint Philippe de Néri, saint Jean de Dieu, Pierre Fourier, César de Bus, — et qu’ils avaient créé, presque simultanément, en Italie, en Espagne et en France, quelques-uns des organes de rénovation interne ou d’action extérieure dont l’Église sentait, pour se réparer ou se développer, le besoin. Il n’est pas moins certain que le clergé français, non seulement dans le huis clos de sept

  1. Voyez la Revue du 1er juillet.