Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 16.djvu/833

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Société des Forges et Chantiers de X…[1] venaient à bien, et, au commencement de 1872, cette Société, plus heureuse, acquérait et absorbait les établissemens que la Compagnie des chantiers de l’Océan avait à X… Le nombre total des ouvriers employés dans ces établissemens était alors de 900 : 700 aux ateliers M… et 200 aux chantiers.

Quatrième période, — liquidation des trois premières, ou plutôt consolidation et installation en grand : — on déplace et on prolonge les voies ferrées à l’intérieur des ateliers ; on bâtit des bureaux et des magasins : on refait, on développe, on multiplie l’outillage mécanique ; on refait la forge et la chaudronnerie ; on refait la fonderie de fer dans des conditions qui lui permettront de doubler sa production ; machines marines pour l’État et pour le commerce, locomotives, artillerie, on entreprend tout. De 1881 à 1891, et au-delà, chaque année, chaque mois presque, amène un accroissement ou une amélioration. Si la Société abandonnait successivement, pour des raisons de préférence industrielle, la construction des canons et celle des locomotives, elle s’attachait avec d’autant plus d’ardeur et de persévérance à la construction navale, du navire tout entier, de guerre ou de commerce, coque et chaudières, dans ses chantiers et dans ses ateliers ; si bien que, dans les uns et dans les autres, rien que pour les établissemens du Nord-Ouest, sans compter les

  1. La Société des forges et chantiers de X…, — puisqu’il faut dire un mot de sa vie antérieure, — avait été créée en 1856 (l’année même, nous pouvons le noter en passant, où Le Play terminait son enquête sur les Ouvriers européens). « À cette époque, dit la Notice historique publiée pour l’Exposition de 1900, les affaires industrielles et commerciales se transforment et prennent des développemens nouveaux par le groupement des capitaux et la formation des sociétés. L’industrie des constructions navales en particulier entre alors dans une ère nouvelle par la substitution à peu près complète des matériaux métalliques au bois pour la construction des coques, les perfectionnemens importans apportés sans cesse aux appareils moteurs et évaporatoires ; en même temps la cuirasse fait son apparition pour la protection des navires de combat. Depuis ce moment, on voit constamment s’accroître les dimensions et le déplacement des navires, tant de ceux destinés aux divers emplois dans la marine du commerce que de ceux qui doivent constituer les flottes de guerre ; la vitesse suit aussi une marche ascendante constante, également réclamée pour les nécessités de la concurrence commerciale et pour la supériorité dans les opérations militaires. »
    La Société des Forges et Chantiers n’avait encore que ses établissemens du Midi : chantiers de construction navale, à L. S. ; groupe d’ateliers mécaniques, à M… ; mais déjà elle exécutait machineries, chaudières, navires complets, engins de dragage, etc. C’est en 1872 seulement, lorsqu’elle racheta de la Compagnie de l’Océan les anciens ateliers M…, quelle acquit son plein développement, par l’aménagement de ses établissemens du Nord-Ouest, qui font spécialement l’objet de cette étude.