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Vladivostok, fermé pendant une partie de l’année aux navires, et de l’autre, avec la place militaire de Port-Arthur et le port commercial de Talien Ouan (ou Dalny), en mer toujours libre, elle pourra, le cas échéant, opérer en quelques semaines, sur ces points, les concentrations des troupes et des approvisionnemens de toute sorte qui lui seraient nécessaires pour faire face, sans difficultés, à toutes les éventualités qui pourraient se produire. Elle se trouve ainsi appelée à devenir le véritable arbitre des événemens dans cette partie des mers et du continent asiatiques.

Une occasion exceptionnelle s’offre à la Chine d’associer, elle aussi, dans un sentiment de paix, comme également en vue d’une assurance de sécurité pour l’avenir, ses intérêts à ceux des nations de l’Occident. L’entrée, dans l’alliance franco-russe, d’une Chine nouvelle, forte, réorganisée comme année et comme marine, comme aussi au point de vue financier ; largement ouverte au commerce de toutes les nations ; pénétrée de l’importance du rôle que son immense population, ses ressources infinies peuvent la rendre susceptible de jouer dans le monde, et qui, par sa situation, formerait comme le point de soudure entre les établissemens de l’Indo-Chine française et ceux de l’Asie russe, avec lesquels elle constituerait, ainsi, une sorte de bloc solide, inébranlable, serait un des événemens les plus considérables qui puissent s’accomplir à l’aurore de ce siècle où tout le monde appelle de ses vœux le triomphe de la civilisation et l’avènement d’une ère de concorde et de paix universelle.


GENERAL FREY.