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naturellement. Il faudrait le morceau dans toute son étendue, sans rien tronquer.


« Mardi. — Pas de lettre encore ; je me décide à envoyer ce mot-ci, qui, j’espère, croisera le vôtre, mais qui vous prouvera du moins mon impatience. — Je voudrais bien avoir le Chant de l’Épée traduit en vers français par vous savez bien qui, madame, avec la musique : on pourrait me l’envoyer sous bande, à moins que cela ne se trouve ici quelque part, mais je ne crois pas. — J’ai trouvé pour M. Lèbre les livres qu’il désire : mais je lui demande quelques jours encore avant de les lui envoyer ; je lui offre toutes mes amitiés. »


Paris, ce 20 juin 1838.

« Je n’ai pas répondu, comme je le devais, en quittant Lausanne, à un don précieux qui m’a été fait et qu’accompagnait une lettre également précieuse et même seule capable de faire passer l’autre don, en le surpassant[1]. Dans mon embarras de me prendre à un nom, et sachant que tous les noms que je pourrais essayer y sont compris, je ne puis qu’exprimer mon entière et soumise reconnaissance, qui accepte du mystère tout ce qu’il faut pour ajouter au prix. Je ne sais si c’est fortuitement que sur le cadran que je consulte souvent, l’heure de 3 à 4[2]est entamée et échancrée par le cadran des minutes ; cela du moins me semble dire qu’il manque désormais quelque chose à cette portion du temps, et qu’aussi les minutes s’y mesurent et s’y comptent pour moi dans toute leur étendue. Il doit en être ainsi des profonds et durables souvenirs.

« Celui que j’emporte est une dette dont j’aime à sentir et à garder constamment le témoignage. Je serais heureux qu’on voulût bien recevoir avec indulgence ce confus, reconnaissant et respectueux hommage. »


Jeudi 10 heures du matin, 21 juin 1838.

« Je suis en faute à mon tour ; je reçois votre lettre à l’instant même et j’y réponds ; j’écrivais sans cela ; je devais écrire ces derniers jours, mais un enchaînement de petites choses et un certain désir de vous remettre au pas m’a fait retarder. Nous y voilà, et tenons-nous y. Merci, chère madame et amie, de tant

  1. Ses auditeurs s’étaient cotisés pour lui offrir une montre de Genève.
  2. Heure de son cours à Lausanne