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Messine, la baie de Naples (et spécialement L’île d’Ischia), la Grèce (îles de Zante et de Chio), l’Espagne avec Séville, le Portugal avec Lisbonne, l’Inde, le Japon, la Californie, le Mexique et l’Amérique Centrale, le Pérou, le Chili.

Et si l’on porte sur un globe terrestre les pays qui sont le plus secoués, on constate, comme Robert Malet le remarquait déjà en 1858, que le « type normal de la distribution des séismes dans l’espace est exprimé par la concentration dans des bandes de terrains dont la largeur varie entre 5 et 15 degrés. » Cela fait de 500 à 1 500 kilomètres.

Bien plus récemment, M. de Montessus de Ballore a fait faire à la question, dans l’ouvrage que nous venons d’indiquer, un très grand pas en montrant que la grande majorité des séismes se range en deux bandes larges de 3 000 kilomètres, par le milieu de chacune desquelles on peut faire passer un grand cercle de la sphère. De ces deux cercles, qui se coupent vers les îles Gallapagos sous un angle d’environ 67°, l’un suit la côte Pacifique des Amériques, tandis que l’autre accompagne le littoral Sud de l’Asie et se continue par l’axe de la Méditerranée et le golfe du Mexique. En dehors de ces deux bandes, il n’y a plus que 5 pour 100 des tremblemens de terre, et leur distribution, malgré leur petit nombre relatif, (et peut-être à cause de cela) nous présentera tout à l’heure un nouveau motif d’intérêt.

En considérant cette distribution générale, on est tout de suite arrêté par son analogie avec la répartition des volcans actuellement actifs. En reprenant notre liste de points séismiques, on peut souvent y substituer des noms de volcans : Etna, Vésuve, pour l’Italie, Santorin pour la Grèce, le Dendur, pour l’Inde, le Bandaï-San et bien d’autres pour le Japon ; pour la Colombie anglaise, le mont Saint-Helens ; las Virgines pour la Californie, le Popocatepetl, le Jorullo pour le Mexique ; l’Isalco, le Cosequina, le Fuego pour l’Amérique Centrale ; le Pichincha, le Cotopaxi, pour l’Equateur, dix-neuf volcans pour le Pérou tout seul, trente-trois pour le Chili. Aussi devons-nous être préparés à apprendre qu’on a été tenté de rattacher intimement les deux modes d’activité et qu’un géologue est allé jusqu’à dire que le volcan n’est qu’un épiphénomène des tremblemens de terre.

Mais cette liaison n’est pas la seule que nous révèle notre examen géographique. La distribution précédente voit encore coïncider avec elle les grandes lignes de rivages dont la pente est