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VI

Nous avons cherché, dans les pages qui précèdent, à montrer comment le tremblement de terre peut s’expliquer jusque dans ses moindres détails par l’application des principes les mieux établis quant à la constitution du globe terrestre et quant à la marche normale de son évolution continue. On a vu que le refroidissement, inévitable et sans compensation, du noyau planétaire, détermine dans la croûte rocheuse qui l’enveloppe des réactions mécaniques qui, en agissant par petits à-coups successifs, occasionnent les déplacemens de la surface qui ne nous sont si funestes qu’en raison de notre dimension relativement infime.

Il faudrait, pour épuiser la matière, rechercher comment se continuera et comment se terminera l’histoire du globe auquel notre existence est liée d’une manière si précaire. C’est là un sujet gigantesque et que, néanmoins, des procédés d’étude rationnelle sont parvenus à attaquer. Ces procédés consistent avant tout, — cessant de faire de la Terre un objet à part, — à la comparer, au contraire, avec les autres corps célestes qui composent avec elle le système solaire. On en trouve, en effet, qui sont de tous les âges et qui révèlent à l’œil de l’analyste les « avenirs » qui nous attendent successivement. Ce qui domine dans ce genre spécial d’évolution, c’est toujours le craquellement spontané des corps célestes et finalement leur réduction en fragmens dont le rôle introduit dans la philosophie de la Nature un de ses chapitres les plus grandioses.


STANISLAS MEUNIER.