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LE RETRAIT
DE LA
CANDIDATURE HOHENZOLLERN


I

Quoique nos quatre négociations se soient poursuivies contemporainement, il importe de les isoler afin de les mieux suivre dans leur enchaînement logique, et, comme l’action des Cabinets amis est, en quelque sorte, le cadre dans lequel se meuvent les interventions particulières à Madrid, Ems et Sigmaringen, c’est elle que j’exposerai la première.

Les puissances avaient répondu à notre demande, chacune à sa manière. Gortchakof justifia mal l’espérance que l’Empereur avait mise dans la Russie ; il persifla nos susceptibilités. « Lorsqu’un autre prince de Hohenzollern s’est fait proclamer par les Roumains, malgré l’opposition de la Russie, avec l’appui de la France, vous vous êtes bornés, dit-il, à des remontrances, et avez accepté le fait accompli. Faites-en autant. Vous nous demandez notre concours, mais la France est débitrice envers la Russie ; il serait nécessaire qu’elle donnât des gages de conciliation sur le terrain d’Orient. Non qu’il s’agisse d’une révision du traité humiliant de 1856 que la Russie subit avec douleur ; elle comprend que la France n’est pas seule et qu’elle ne peut agir que de concert avec l’Angleterre. » Plus tard, avec Fournier, l’attaché