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point de se décidera placer le nouveau service sous une autorité unique et responsable qui coordonne les efforts de tous vers un but commun. On ne saurait trop applaudir à cette réforme.

D’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’une chose aussi nouvelle que le sont aujourd’hui les dirigeables ou les aéroplanes, il faut faire appel à toutes les bonnes volontés. Je voudrais donc, — et c’est l’avis des plus éminens généraux de notre armée, — que le service aéronautique fût ouvert à toutes les capacités possibles. Que l’on soit, d’origine, fantassin, cavalier, artilleur ou sapeur, si l’on possède les aptitudes nécessaires, rien ne doit s’opposer à ce qu’on devienne pilote d’aéroplane, mécanicien de dirigeable ou observateur aérien. Il faudrait donc ouvrir largement les portes du nouveau service, ce qui n’empêcherait pas d’ailleurs de lui donner de l’homogénéité en concentrant fortement dans la main d’un même chef tout le personnel dirigeant.


X

Je crois avoir démontré que, pour le moment, les véritables navires aériens, les seuls qui puissent rendre complètement les services qu’on attend d’eux, sont des dirigeables d’au moins 8 000 mètres cubes de volume. Est-ce à dire que tous les autres aéronefs doivent être irrévocablement proscrits ? Non certes ; on ne sera pas toujours placé dans la nécessité de se tenir à 1 500 mètres de hauteur, et d’effectuer des circuits de 600 kilomètres. Dans des cas assez nombreux où les exigences seront réduites sous le double rapport de l’altitude et du rayon d’action, les petits dirigeables et les aéroplanes sont dès maintenant susceptibles de rendre des services. On ne doit donc pas les décourager. Néanmoins, on peut dire que les petits dirigeables ne joueront jamais qu’un rôle accessoire : on pourra surtout les charger d’un service de courrier et de liaison entre les grandes unités.

Quant aux aéroplanes, sans même attendre l’époque où ils seront devenus de véritables aéronefs militaires, ils pourront rendre certains services, et comme ils sont en voie d’évolution et de progrès rapide, ces services augmenteront tous les jours. Ce serait donc une faute très grave que de s’en désintéresser. Plus leurs vols se multiplieront, plus le nombre des pilotes augmentera, plus on hâtera l’époque où ils pourront rendre, dans des conditions beaucoup plus économiques, les services que nous