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SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
ET
L’ART ITALIEN[1]

II
SAINT FRANÇOIS ARTISTE. — LES PREMIERS PEINTRES DE LA BASILIQUE D’ASSISE. — GIOTTO ET LA LÉGENDE FRANCISCAINE[2]


I

L’influence, indirecte et posthume, qu’exerça saint François d’Assise, avec une rapidité décisive et féconde, sur l’évolution des arts au XIIIe siècle, ne ressemble en rien à l’action, directe et immédiate, mais intermittente et souvent éphémère, par laquelle, avant lui, depuis Charlemagne, quelques hautes personnalités ecclésiastiques ou princières, avaient provoqué en Occident les premières tentatives d’une Renaissance, durant la période romane. Rien, chez l’humble prêcheur, heureux et joyeux de son ignorance salubre et de sa sensibilité naïve, rien de cette abondante culture, théologique et profane, de cette

  1. Voyez la Revue du 15 août.
  2. Outre les ouvrages cités précédemment : P. F. Bonaventura di Sorrento, S. Francesco artista. Sorrento, 1887. — Ad. Venturi, Storia dell’ Arte Italiana, t. V. Milano, 1907. — André Michel, Histoire de l’Art, t. II (La peinture italienne avant Giotto et au XIVe siècle, par. M. A. Pératé). — Monographies de Giotto par Thode. Leipzig, 1899. — F. Mason Perkins. London, 1902. — Bayet. Paris, Collection des Maîtres de l’Art, 1908, etc.