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REVUE MUSICALE




THÉÂTRE DE L’OPÉRA-COMIQUE : Macbeth, drame lyrique en sept tableaux, d’après Shakspeare ; paroles de M. Edmond Fleg, musique de M. Ernest Bloch. — Le Macbeth de Verdi ; Verdi et Shakspeare. — CONCERTS DU CHÂTELET : Œuvres de MM. Enesco, Rabaud et Max d’Olonne. — Guercœur, (premier acte), de M. Albéric Magnard.


Le Macbeth représenté sur le théâtre de l’Opéra-Comique n’est pas l’ouvrage le moins ennuyeux, le moins vide et pesant à la fois (les deux peuvent aller ensemble) que depuis quelques années il nous ait fallu subir. Elle a été dure, au début de la présente « saison, » la reprise du contact avec la musique, avec celle-là du moins qui nous est faite aujourd’hui, et dont aussi bien la facture ou la confection ne change guère. Ils sont un certain nombre de jeunes musiciens, ou de musiciens encore jeunes, qui nous fabriquent tous à peu près la même chose. On dit régulièrement et gravement d’eux : « Sans aucun doute, ils savent leur métier, leur affaire. » Mais, pour qu’il n’y eût en effet aucun doute, encore serait-il bon de nous dire, à nous, en quoi consiste cette affaire, ou ce métier, qui est à eux.

Si c’est métier de mélodiste et que leur affaire soit le chant, alors il est permis de douter que le musicien de Macbeth en sache quelque chose ; ou plutôt, il paraît être de ceux qui n’en veulent rien savoir, et s’en flattent, et s’en vantent. On aurait peine à découvrir dans la partition tout entière, soit vocale, soit instrumentale, de Macbeth, une ligne, une demi-ligne de quelque chose que l’on puisse appeler chant. Rien ne manque tant ici, non pas même que la strophe, mais que la période ou la phrase, développée, ébauchée seulement. L’unique chanson qu’il y ait dans l’ouvrage, celle du portier, outre