Page:Revue des Deux Mondes - 1911 - tome 1.djvu/684

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
678
678
REVUE DES DEUX MONDES.

homme et s’approcha du sublime les mains jointes en l’adorant. Alors, le sublime dit : Heureuse la solitude du bienheureux qui a reconnu et qui voit la vérité. » Le serpent Mucalinda représente ici le corps astral de l’homme, siège de la sensibilité, qui pénètre son corps physique et crée autour de lui une aura rayonnante, où ses passions se reflètent pour l’œil du clairvoyant en colorations multiples. Pendant le sommeil, le corps astral de l’homme s’échappe de son corps physique avec le moi conscient en forme de spirale. Il ressemble alors à un serpent. C’est dans ce corps astral[1] que résident et vibrent les passions humaines. C’est par lui que toutes les influences bonnes ou mauvaises agissent sur l’être humain. En le gouvernant et en l’organisant par sa volonté, l’initié ou le saint peut le transformer en une cuirasse infrangible contre toutes les attaques du dehors. Tel est le sens du serpent Mucalinda qui enroule ses anneaux autour du corps de Bouddha et le protège contre la tempête des passions. Il en a un autre encore. À un certain degré de l’initiation, le clairvoyant aperçoit une image astrale de la partie inférieure et animale de son être, de celle évoluée dans les incarnations précédentes. Il faut supporter ce spectacle et tuer le monstre par la pensée. Sinon, impossible de pénétrer dans le monde astral, à plus forte raison dans le monde spirituel et dans le monde divin. Cette apparition s’appelle dans la tradition occulte le gardien du seuil. Beaucoup plus tard, après de longues épreuves et d’éclatantes victoires, l’initié rencontre son prototype divin, l’image de son âme supérieure sous une forme idéale. Voilà pourquoi le serpent Mucalinda se métamorphose en un beau jeune homme, une fois que la bourrasque du monde inférieur s’est dissipée.


IV. — L’ENSEIGNEMENT ET LA COMMUNAUTÉ BOUDDHISTE.
LA MORT DE BOUDDHA


Bouddha commença sa prédication à Bénarès. Il convertit d’abord cinq moines, qui devinrent ses disciples fervens et qu’il envoya plus tard prêcher sa doctrine au loin en leur disant : « Vous êtes délivrés de tous les liens. Allez de par le monde !

  1. Paracelse l’a nommé ainsi parce qu’il est en rapport magnétique avec les astres qui composent notre système solaire. L’occultisme occidental a adopté ce terme.