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14 ntVL’E DES DEUX JIONDES. Le général tartare, à la foule. — Écoutez encore. L’ordre devait arriver à temps pour sauver tous les condamnés. Des obstacles, semés sur la route du messager, sont la cause d’irré- parables malheurs dont le maître, mal obéi, n’est pas respon- sable. La foule. — Malheur aux ministres infidèles! Mort aux tigres ! (Les femmes s’empressent aussi à détacher les prisonniers qui s’ap- prochent du général.) L’officier, bas à un autre. — Notre général laisse pousser de tels cris séditieux... " officier. — Dites même qu’il les provoque! Le général tartare, aux ’prisonniers. — Mes amis, écoutez un sage conseil : ne vous attardez point en ce lieu maudit. Autour du grand Dragon qui fait grâce, hurlent des fauves, tou- jours exaspérés de lâcher leur proie... Allez! ne perdez pas une minute. Mais ne fuyez point par la campagne; trop facilement ou vous rejoindrait. Dispersez-vous, égarez-vous dans la ville immense, dans les quartiers purement chinois où la foule ne saurait vous trahir... Les prisonniers. — Nous suivrons vos avis. Le ciel épande sur vous ses faveurs... (Ils saluent et se dispersent. Le général reprend son sabre, firhé en terre, et le remet lentement au fourreau.) La foule. — Mort aux tigres î Dix mille années à notre Empereur!... (Pendant que le rideau descend, ou que la nuit se fait sur le théâtre pour un changement instantané, on entend encore les cris des marchands.) Li: FLEURISTE. — Pivoincs royales! Lotus variés, toutes les fleurs de la saison ! La mercière. — Tous les caprices de la coquetterie dans mon étalage! Voyez, jeunes femmes; voyez, jeunes filles î fin du premier tableau