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Le village de Moulins-lès-Metz, qui est un des points principaux de notre ligne de couverture, est particulièrement renforcé. Deux compagnies de grand’gardes, relevées toutes les 24 heures, y feront le service concurremment avec une des quatre compagnies franches de la division.

Le commandement supérieur de ce poste important de Moulins-lès-Metz est donné à M. Arnous-Rivière, chef d’une compagnie de volontaires, installée en permanence dans cette localité.

M. Arnous-Rivière, ancien officier au régiment étranger, avait une grande habitude de la guerre d’avant-postes, qu’il avait pratiquée en maintes circonstances et notamment durant le siège de Sébastopol ; il a rendu des services très appréciables au cours du blocus de Metz, non-seulement en assurant la sécurité de la division, dans la direction d’Ars-sur-Moselle et dans celle de Sainte-Ruffine, mais encore en nous procurant des approvisionnemens en denrées diverses pour la subsistance de la troupe, qu’il savait découvrir, et que nous faisions enlever par nos compagnies franches, composées d’hommes résolus et adroits.

Le 2e hussards ayant été de nouveau rattaché à la division de Cissey, un groupe de cavaliers alimentait chaque jour le service des vedettes.

Les villages de Scy et de Chazelles étaient occupés par des corps de notre division, qui assuraient d’autre part la sécurité en avant de ces localités, et toujours en liaison avec les grand’gardes de Moulins-lès-Metz.

Le mouvement de retraite de l’armée de Metz, dans la journée du 1er septembre, fut désastreux à tous les points de vue !

Il avait fait constater notre impuissance, même après un succès ; il témoignait, à partir de ce moment, de l’abandon absolu de l’idée de faire une trouée pour rejoindre l’armée de Mac Mahon ; il indiquait nettement la résolution de rester confinés sous Metz.

On a prétendu que le maréchal Bazaine croyait avoir devant lui, le 1er septembre au matin, 220 000 Allemands venus en partie pendant la nuit après avoir franchi la Moselle ! Il ignorait donc à ce moment que les deux principales armées allemandes manœuvraient pour envelopper Mac Mahon ? Les prisonniers que nous avions faits le 31 août, sans compter un service d’espionnage bien assuré, auraient pu nous l’apprendre ! mais le