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LES VACCINATIONS

Sans nier les acquisitions importantes de la médecine contemporaine pour le traitement des maladies, il est certain que beaucoup plus grandes, saisissantes et socialement utiles sont les conquêtes récentes dans l’art de prévenir les maladies.

Que de progrès réalisés : au point de vue chirurgical, pour prévenir la douleur, l’hémorragie et l’infection, ces terribles complications de l’intervention opératoire ; — au point de vue médical, pour prévenir soit les maladies que l’homme se donne à lui-même, comme les maladies professionnelles (plomb, mercure…) ou les intoxications voulues (alcool, tabac…), soit les maladies qui, disaient les anciens, nous viennent de Dieu, comme les maladies infectieuses (fièvre typhoïde, choléra, paludisme, peste…) dont on connaît mieux et dont par suite on peut mieux combattre les agens producteurs (microbes et toxines) et propagateurs (air, eau, moustiques, rats…)

Dans cette grande œuvre de prophylaxie, de défense et de préservation sociales contre les maladies infectieuses, qui est de plus en plus l’œuvre médicale par excellence, il y a un chapitre, qui prend tous les jours une importance plus grande et mérite de plus en plus de fixer et de retenir l’attention du grand public : c’est celui des vaccinations.

Ce mot ne désigne plus seulement aujourd’hui la vaccination jennérienne contre la variole, qui a déjà sauvé tant d’existences et qui doit faire complètement disparaître du monde une maladie qui, au XVIIIe siècle encore, inspirait autant de terreur que la peste ou la lèpre ; ce mot désigne tout un