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endurance, adresse et décision, sont dans le caractère de la population française. Mais ce service les réclame portées au plus haut degré, et jointes à des connaissances techniques que tout le monde n’est pas capable d’acquérir. La Marine, pour la création du corps des aviateurs navals, est dans des conditions défavorables, parce que les élémens d’élite dont elle dispose, s’ils sont excellens, ne sont pas assez nombreux. Les équipages de nos escadres ne sont jamais au complet, et, par momens, il s’en faut de beaucoup. Les cadres du personnel des jeunes officiers sont insuffisans. Le service de la flotte n’appelle pas aujourd’hui les plus brillans élèves de nos lycées, pas plus qu’il ne retient les plus capables parmi les marins et les sous-officiers de spécialités instruits à grands Irais dans les écoles de nos ports de guerre.

Nous n’entrerons pas dans l’examen des causes de cette situation regrettable. Elles sont d’ailleurs bien connues. Quoi qu’il en soit, puisqu’elle existe, il faudra prendre des mesures spéciales, ouvrir les portes très grandes, témoigner de dispositions généreuses, si on veut être à même de choisir et dresser, à bref délai, les quelques centaines d’hommes, tant officiers que sous-officiers et marins, devant constituer le corps de l’aviation navale.

Alors même que le budget de cette nouvelle création atteindrait la dixième partie du prix d’un cuirassé, ce ne serait pas payer trop cher le bon fonctionnement d’un service d’une utilité si évidente.


BIARD D’AUNET.