Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 12.djvu/577

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Serbie. La valeur des exportations serbes a dépassé, pour la première fois, 100 millions en 1911. L’un des effets du rétablissement des échanges avec la grande monarchie voisine a été d’élever les prix du bétail exporté.

Il existe en Serbie un certain nombre de monopoles : ceux du tabac, du sel, du pétrole, du papier à cigarettes, des allumettes, dont les revenus sont perçus par une administration dite autonome et qui comprend un délégué « les porteurs de titres français et un délégué des porteurs allemands. La même administration perçoit aussi les revenus des douanes et du timbre, En 1911, elle a encaissé de ces divers chefs 50 millions de dinars, desquels il y a lieu de déduire 19 millions pour achat de matières premières et commissions diverses, en sorte qu’il lui est resté 46 millions pour faire face au service d’une dette, dont l’intérêt et l’amortissement n’exigent guère que le tiers de cette somme.

La Banque nationale, fondée en 1883, est une société par actions, au capital de 19 millions de dinars, qui émet à la fois des billets remboursables en argent et des billets remboursables en or. Au 31 décembre 1911, il circulait 52 millions des premiers, qui, en temps normal, ne peuvent dépasser le quintuple du capital versé, et 14 millions des seconds. L’encaisse métallique se composait de 44 millions d’or, dont 10 chez les correspondans étrangers, et 6 millions d’argent. Chose curieuse, ce sont les billets argent qui sont le plus demandés : au cours de l’année 1911, la Banque avait dû solliciter du gouvernement l’autorisation d’augmenter d’un dixième cette partie de son émission : à un moment donné, cette circulation atteignit 50 millions, chiffre auquel elle ne s’était jamais élevée jusque-là. La Banque nationale s’efforce de plus en plus de régulariser les changes : à cet effet elle s’est constitué, chez ses correspondant du dehors, un avoir qui lui permet de vendre des chèques sur Vienne, Paris, Londres, Berlin et autres places à l’Etat, à l’Administration des monopoles, à la Direction des chemins de fer, aux négocians importateurs, en un mot à tous ceux qui ont des paiemens à faire hors des frontières. Grâce à cette politique-prévoyante, les changes étaient depuis quelque temps au pair ; il n’y avait aucun agio sur l’or ; les deux catégories de billets se maintenaient sur un pied de parfaite égalité. Au cours de l’année 1911, l’Etat n’a jamais été débiteur de la Banque : ses