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pu emprunter alors à des conditions inespérées. En 1902, fut émis l’emprunt 4 pour 100 des chemins de fer de 150 millions, et, en 1910, l’emprunt 4 pour 100 de 150 millions. Ces deux derniers n’ont qu’une deuxième hypothèque sur les revenus délégués à la Commission, tandis que l’emprunt 2 et demi est sur la même ligne que les six emprunts ayant formé l’objet du concordat de 1898, c’est-à-dire au premier rang. Mais ils ont reçu des garanties additionnelles nombreuses. C’est ainsi qu’à l’emprunt de 1910, créé en monnaie française, allemande, anglaise et en drachmes d’or, équivalant par conséquent au franc, sont affectés la part revenant à l’Etat des recettes des lignes de chemins de fer à construire sur le produit de l’emprunt, la nouvelle taxe additionnelle de 2 drachmes par oke sur le tabac, établie en 1909, le produit du monopole du sucre, au cas où le gouvernement déciderait d’appliquer la loi relative à ce monopole.

En 1911, les douanes du Pirée ont produit 27 millions et les autres revenus concédés 34 millions, au total 61 millions. Là-dessus le Trésor a droit à l’excédent des douanes du Pirée au-delà du chiffre garanti par la convention, soit 16 millions ; aux deux cinquièmes du bénéfice du change, lequel est considérable, puisque celui-ci se tient aux environs du pair, au lieu du cours de 165 prévu par la convention. D’autre part, plus de 8 millions ont été consacrés au relèvement de l’intérêt et de l’amortissement des six emprunts ayant formé l’objet de la convention avec les puissances médiatrices. Depuis 1898, près de 100 millions ont été disponibles pour cet objet. Le change qui, en 1901, avait dépassé le maximum prévu de 165, a oscillé aux environs du pair depuis 1909, grâce à l’amélioration générale de la situation économique et aux envois d’or faits par les travailleurs grecs qui s’expatrient temporairement. Cette influence est d’autant plus certaine que depuis longtemps le commerce extérieur de la Grèce se solde chaque année par un excédent d’importations, qui, en 1910, était encore de 34 millions. Si un afflux régulier de capital monnayé ne venait pas couvrir cette insuffisance, le change ne pourrait se maintenir au pair. Au 31 décembre 1911, le total de la dette non amortie s’élevait en francs or à 683 millions et en drachmes à 150 millions : ce dernier chiffre comprend 61 millions de billets à cours forcé émis par la Banque nationale pour le compte du gouvernement.

L’augmentation de la richesse générale se manifeste par