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nombre d’ouvrages, à d’intéressantes publications ; elles étaient fréquemment débattues dans les réunions des zemstvos et des sociétés agricoles.

De son côté, le gouvernement, pour venir en aide aux paysans, réunissait les données nécessaires à la révision de la législation rurale. Une étude complète de la question agraire était faite par le ministère de l’Intérieur et un Conseil spécial créé en 1902 sur l’ordre de l’Empereur. Après une étude attentive des nombreux renseignemens communiqués par les Conseils et Comités régionaux, on décida de prendre des mesures importantes pour organiser la vie des campagnes.

Dans le rescrit adressé, en 1905, au président du Conseil spécial chargé d’étudier les moyens d’affermir la propriété paysanne, l’Empereur disait : « J’ai déjà fait connaître que ma sollicitude pour la prospérité de l’Empire doit, à mon avis, s’étendre en premier lieu… sur la très nombreuse classe des paysans russes… dont la situation économique… est fortement ébranlée ; .. Reconnaissant la nécessité de rechercher sans retard les moyens de remédier à cet état de choses, et l’utilité de consacrer une attention toute particulière à la consolidation immédiate de la situation foncière des paysans, base principale de la prospérité du peuple… il importe de déterminer, dès à présent, la marche à suivre pour la solution du problème, à la condition essentielle d’assurer aux paysans la possession privée des terres… Au cours des travaux qui seront entrepris à cet effet, on devra s’appliquera définir les mesures susceptibles de donner aux paysans la jouissance pleine et entière de leurs terres… en tenant compte des changemens survenus dans l’ordre économique, afin que les paysans qui manquent de terre puissent, ou facilement émigrer dans les localités qui leur seront désignées, ou augmenter leurs lots avec le concours de la banque des paysans… Par suite, et conformément à ce qui précède, il y a lieu d’achever définitivement la délimitation des terres, celles qui appartiennent aux paysans, comme celles des autres propriétaires fonciers…, afin de faire pénétrer profondément, dans la conscience du peuple, la conviction que toute propriété privée est inviolable et sacrée… »

Suivant la volonté de l’Empereur, le gouvernement se proposa donc de libérer la propriété rurale de la dépendance du mir. A cet effet, différentes mesures furent prises dans le