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l’organisation agraire, parce qu’elles réunissent en un lot d’un seul tenant les terres revenant à un feu. Mais cette forme présente beaucoup t ! e difficultés : il faut, d’abord, obtenir l’adhésion de la majorité légale de l’Assemblée communale, ensuite, concilier les intérêts divers des feux isolés, et par des procédés divers, égaliser la valeur des lots attribués à chacun. Dans la plupart des cas, on attribue un supplément de quantité aux terres moins cultivées, bonnes ou plus éloignées ; dans d’autres cas, on accorde une compensation en espèces ou diverses faveurs à ceux qui reçoivent des lots médiocres ou lointains. A ce sujet, les paysans eux-mêmes font preuve d’une équité absolue, d’un savoir-faire et d’une ingéniosité extraordinaires.

Les projets concernant la répartition de communes entières en petites propriétés individuelles présentent une grande diversité, en raison du caractère original et indépendant de chaque village au point de vue de l’organisation agraire. La réorganisation parfaite consiste dans la répartition du nadiel entier en houtors, y compris la partie occupée par le village, avec le transport des habitations et installations sur les lots nouvellement attribués.

Le mode de possession le plus rationnel est un houtor d’un seul tenant, où les terres arables, les terrains divers (les pâturages, les prés et les végétations arborescentes) sont respectivement réunis ; dans d’autres houtors les terres arables touchent à l’habitation, mais les dépendances, comme par exemple les bois et les prairies, sont séparées. Dans les deux cas, plus de parcelles disséminées et lointaines appartenant à un même feu, et une liberté complète est laissée à chaque paysan qui peut exploiter son bien comme il l’entend. La création d’otroubs au lieu de houtors est motivée souvent par l’impossibilité d’assurer l’eau à chaque houtor. Quelquefois les paysans ne veulent pas abandonner le village et préfèrent avoir leurs champs à une demi-verste, parfois une verste et demie| ; ou encore ils ne veulent pas s’établir isolément, bien que les constructions soient déplacées, et ils forment des hameaux. D’après la disposition des terres, les otroubs peuvent se composer de plusieurs parties : de terres arables, de bois et de prés, mais à la condition expresse que les dépendances similaires soient d’un seul tenant. Le morcellement des terres labourables ainsi supprimé,