Page:Revue des Deux Mondes - 1912 - tome 7.djvu/585

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
EUGÈNE FROMENTIN

LETTRES ET FRAGMENS INÈDITS[1]
1848-1876

Une publication où les lettres de jeunesse sont reliées entre elles par un commentaire biographique a fait connaître au public, il y a trois ans, la formation d’Eugène Fromentin, d’abord poète, écrivain, en proie au romantisme sentimental dont vécut sa génération, puis s’en évadant peu à peu pour s’absorber dans l’art de peindre. Deux courts séjours en Algérie, en 1846 et en 1847-1848, lui ont révélé l’Orient ; il a trouvé sa voie. L’année 1848 s’écoule, de mai à octobre, dans les environs de La Rochelle, à Saint-Maurice et à Lafond. Là, les troubles politiques, les entraves mises par la famille au développement de la vocation artistique ont déterminé chez le jeune homme une crise de sensibilité qui a failli faire sombrer au port son talent méconnu. Mais la famille a cédé. Fromentin rentre à Paris, porteur d’une admirable floraison de dessins algériens, riche de souvenirs lumineux que le temps va lentement polir et qui fourniront la matière du Sahara et du Sahel.

C’est à ce tournant de sa vie que nous le retrouvons. Il a vingt-huit ans. Le Salon de 1848, où il expose cinq toiles d’Algérie, est pour lui une victoire. Il obtient une deuxième médaille.

  1. Ces documens sont dus à l’obligeance communication de Mme Alexandre Billotte, fille d’Eugène Fromentin, qui a bien voulu nous autoriser à les publier.
    Les Lettres de Jeunesse d’Eugène Fromentin, biographie et notes par M. Pierre Blanchon, ont paru à la librairie Plon en 1909. — Le même éditeur va publier un volume de Corres-pondance et Fragmens inédits du maître, également commentés par M. Blanchon. Cette publication continuera la première et mènera le lecteur jusqu’à la mort de Fromentin.