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existaient dans l’industrie privée ; par là ils sont devenus capables de figurer au Circuit de l’Est et aux manœuvres de-Picardie. On y vit des aéroplanes de tous les types connus, les aviateurs firent ce qu’ils purent, et les résultats furent, on s’en souvient, très encourageans. Mais ce n’était évidemment là qu’un début, où tout était nouveau et improvisé, à peu près comme si, pour constituer un corps de cavalerie, on achetait à la hâte quelques chevaux, et on les faisait monter par des cavaliers improvisés. Au point de vue des reconnaissances militaires, le rendement fut assez faible, quelques vols seulement ayant procuré au commandement des renseignemens intéressans.

En 1911, les choses avaient changé de face. Ce ne furent plus des appareils isolés, mais des escadrilles aériennes, formées en général de six aéroplanes chacune, tous de même modèle. Dans chaque escadrille, ces unités nouvelles furent affectées les unes aux manœuvres de Franche-Comté, d’autres à celles de Lorraine, et fonctionnèrent d’une manière très satisfaisante. Chacune d’elles était placée sous le commandement d’un officier aviateur, qui avant la mobilisation était le chef de ce qu’on appelle aujourd’hui un centre d’aviation, c’est-à-dire une école de pilotes aviateurs militaires. Il avait sous ses ordres ses élèves de la veille, devenus des maîtres dans l’art du pilotage. Ces escadrilles formaient un tout homogène, extrêmement souple, propre à exécuter, suivant les ordres des généraux, soit des reconnaissances de détail, soit des reconnaissances d’ensemble.

En 1912, nous reverrons les escadrilles d’aéroplanes, ou d’avions, suivant une expression qui semble devoir être adoptée ; mais nous les verrons plus nombreuses.

Doit-on en donner à chaque corps d’armée, et en quel nombre ? Je n’en sais rien. Laissons ces questions de répartition aux organisateurs de notre flotte aérienne : ce qui est important, c’est que les escadrilles soient nombreuses, bien homogènes et bien entraînées.

Les escadrilles de 1911 étaient formées au moyen d’appareils tels que l’industrie les avait fournis : il y avait des escadrilles de Blériot, d’autres de Farman, etc. ; il en sera de même en 1912, mais nous verrons de plus des aéroplanes de types créés spécialement pour l’armée, à la suite des résultats du concours de Reims. Ils seront plus puissans que ceux