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LA DUCHESSE D’ORLÉANS
ET
MADAME DE GENLIS

Les lettres inédites dont nous publions ici des extraits furent saisies parmi les papiers de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, au moment de l’arrestation de ce prince en 1793. Une partie de ces papiers étant tombée entre les mains de Claude Beugnot, son petit-fils les légua, en 1900, à la bibliothèque de l’Institut où ils sont conservés sous le nom de Fonds d’Orléans.

Une note manuscrite du donateur établit de la façon suivante l’authenticité de ces précieux documens :


Mon grand-père, député constitutionnel de l’Aube à l’Assemblée législative, fut emprisonné à la Force pendant toute la Terreur; sauvé par le 9 thermidor, il resta quelque temps à Paris, cherchant à reprendre sa place au barreau ; à cette époque, il rencontra souvent M. J. Fiévée, journaliste très connu... C’est Fiévée qui donna, en 1795, à mon grand-père, ces documens auxquels, à cette époque, on ne pouvait attacher aucune importance... Comment ces papiers étaient-ils tombés dans les mains de Fiévée ?... Je l’ignore, et mon père ne le savait pas davantage ; mais voici ce qui semble certain : Philippe Égalité fut arrêté à Paris et enfermé à l’Abbaye le 5 avril 1793, dès que la défection de son fils Chartres (Louis-Philippe) avec Dumouriez arriva dans la capitale. Le père avait été pris comme otage au lieu et place du fils décrété d’accusation et mandé à la barre de la Convention ; au moment où il fut arrêté, on saisit évidemment chez lui à Paris tous les papiers qui furent transportés à la Commune ou au domicile de l’accusateur public. Après le 9 thermidor, la réaction fit