Page:Revue des Deux Mondes - 1915 - tome 29.djvu/853

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si elle tombe à 30 et progresse jusqu’à 20 pour 100, à mesure que la couverture métallique diminue.

Il parait probable que, dans une période plus ou moins brève, mais qui ne dépassera sans doute pas vingt années, la circulation des banques nationales aura disparu pour faire place à celles des banques fédérales de réserve. Dans cet intervalle, ces dernières auront racheté les fonds d’Etat qui servent actuellement de couverture aux billets des banques nationales, et elles auront augmenté régulièrement l’émission de leurs propres billets, gagés par l’or et les effets de commerce. C’est ainsi que s’effectuera le passage de l’ancien système, condamné par l’expérience, au régime nouveau, assis sur les bases qui ont assuré la prospérité de la plupart des banques d’émission modernes, tout en leur permettant de rendre au public de leurs pays respectifs les plus grands services. En attendant, il ne semble pas que les diverses catégories de billets existans dépassent les besoins de la circulation américaine. Le conseil fédéral de réserve demande même que la loi Aldrich-Vreeland soit maintenue en vigueur au-delà du terme auquel elle a été une première fois prorogée. Il estime que cette ressource est bonne à conserver aussi longtemps que la réorganisation n’est pas achevée.

La nouvelle loi a rendu disponibles à peu près le tiers des sommes que, sous l’ancienne législation, les banques étaient tenues d’immobiliser, près d’un demi-milliard sur un milliard et demi de dollars. Cette somme peut désormais être employée en escompte et en avances et augmenter d’autant ce que les Américains appellent le pouvoir bancaire de leur pays, dont le développement a été aussi remarquable sous ce rapport que sous d’autres. Le tableau ci-dessous résume les principaux chapitres des bilans publiés par les établissemens à un demi-siècle de distance (en millions de dollars). Leur nombre était de 1 466 en 1866, de 26 765 en 1914. Ce dernier chiffre comprend les banques nationales, les banques d’épargne, les banques organisées conformément aux lois des Etals particuliers. Pour avoir une vue d’ensemble complète, il faudrait pouvoir y joindre les bilans des maisons de banque particulières : mais comme celles-ci ne publient pas leur situation, on en est réduit aux conjectures pour évaluer notamment le montant de leurs dépôts : il est certainement élevé et permet de porter à une vingtaine de