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depuis le mât du pavillon, à travers le jardin de l’administration, jusqu’à la partie postérieure du terrain occupé par les troupes coloniales. Des tranchées pour canons y furent creusées et quatre pièces d’artillerie placées à l’abri des balles. Deux pièces se trouvaient encore à Hoffmannswey, près du fleuve, sur la hauteur du champ de course et deux autres dans le jardin de l’administration. Des mines furent immédiatement fabriquées. On les immergea dans le fleuve à la barre intérieure. On fit de même à l’embouchure des différens affluens. De plus, le chenal de la barre fut obstrué au moyen de quelques bateaux coulés.

Suivant la Gazette de Colonie, sur 300 Allemands réunis à Duala, environ 80 seulement furent incorporés dans la troupe coloniale, à cause du manque de munitions et de fusils.

Nous avons de sérieux motifs pour mettre en doute cette affirmation.

On transféra l’hôpital officiel dans le quartier de Deido ; les femmes et les enfans y furent logés dans l’église catholique et dans d’autres maisons massives, afin qu’on pût les protéger éventuellement contre les coups de fusil. Une ambulance fut installée à Neu-Bell.

D’autre part, le ravitaillement des habitans de Duala était organisé. Les vivres placés dans un entrepôt central à l’intérieur ont été périodiquement envoyés à l’intendance.

Des mesures furent prises pour interdire la circulation aux gens de Duala, dont quelques-uns avaient servi de guides aux alliés lorsqu’ils atterrirent la première fois à Victoria et dans d’autres mouvemens dans l’estuaire du fleuve Cameroun.

Les Allemands firent évacuer les habitans du quartier de Deido.

Telles furent les préliminaires de la campagne en ce qui concerne l’ennemi.

La suppression des communications maritimes, la rupture des câbles allemands et la destruction du poste de télégraphie sans fil de Kamina firent, qu’à partir du 25 août 1914, les relations de l’ennemi avec sa colonie du Cameroun devinrent impossibles. Livrée à des suppositions, l’Allemagne croyait que, vu la disposition des frontières et la répartition des troupes, nous tenterions de pénétrer dans sa colonie en attaquant les quatre côtés du territoire afin de multiplier les champs de bataille.