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De son côté, un détachement anglais, venu de Maidyari, occupait Dikea, puis se portait sur Mora où il éprouvait d’ailleurs un sérieux échec.

Au début d’octobre, le lieutenant-colonel Brisset prit le commandement de forces soutenues par deux canons de montagne de 80, à laquelle s’adjoignit un détachement britannique sous les ordres du capitaine Fox. Celui-ci après son insuccès avait dû se retirer vers le Nord.

Une nouvelle tentative fut faite sur Mora. Elle échoua parce que les tirailleurs ne purent atteindre le sommet de la position ennemie. Mora était un poste fortifié sur une colline escarpée, et d’accès très difficile.

Des hommes de renfort sont envoyés au colonel Brisset. Après en avoir laissé 200 devant Mora, il se porte à la rencontre des contingens allemands signalés comme venant de Garua et montant vers le Nord au secours de la garnison. Alors, les Allemands se retirent jusqu’à Garua, position bien organisée et commandant une route importante vers le Sud de la colonie.

D’autre part, un détachement anglais venu de Yola, en Nigérie, avait, dès le mois d’août, tenté une attaque contre Garua. Repoussé avec pertes, il n’avait pu reprendre l’offensive.

D’accord avec les autorités locales, ce détachement est placé sous les ordres du colonel Brisset avec lequel il devait faire sa liaison. Mais, par suite de l’inconsistance de ses tirailleurs encore sous le coup de l’échec éprouvé en août, le commandant anglais ne veut pas s’aventurer en territoire ennemi et reste près de Yola, en attendant que le corps français soit arrivé devant Garua. Ce fut dans ces conditions que, réduite à ses propres moyens, la colonne française s’avança vers cette localité qu’elle atteignit le 13 février. Avant que sa liaison fût assurée avec le détachement britannique, la garnison de Garua se porta à sa rencontre à Yamboutou, à quatre kilomètres au Nord-Ouest de Garua. Dans-un engagement très violent, les Allemands lui infligèrent des pertes assez élevées pour l’obliger à la retraite. Le colonel Brisset put, cependant, se rabattre sur le Sud, franchir la Bénoué et rejoindre les Anglais, qui n’avaient pas bougé.

En attendant, à Garua sont concentrées quatre compagnies ennemies pourvues de mitrailleuses et de canons. De plus, profitant du répit qui leur était laissé, les adversaires se fortifièrent. La conséquence ne pouvait en être que de rendre plus