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ordonné l’emploi du « Kopper Dip. » Grâce à ce procédé, « les Anglais occupant le pays ne pourraient pas longtemps se servir des eaux allemandes. » Le colonel affirmait avoir ordonné que des inscriptions fussent placées sur le bord des sources. Ainsi, les Anglais seraient prévenus. Le 28 février, le général répondait au colonel Franke en exprimant le regret de voir les officiers allemands soutenir le droit d’empoisonner les eaux en en donnant avis : en fait, d’ailleurs, aucun de ces avis n’avait été trouvé au moment de l’occupation de Swakopmund. Botha renouvelait sa ferme décision de rendre les chefs responsables des conséquences de ces empoisonnemens. Aucun compte ne fut tenu de ces lettres.

Le 12 mai, Windhuk était occupé sans combat. Ensuite, Botha continuait à s’avancer sur la ligne ferrée d’Onguat, à Ottavi. Il atteignit ainsi Grootfontein, où, disait-on, 4 000 Allemands s’étaient réfugiés. L’ennemi continuait à se retirer en refusant le combat. Bien entendu, il détruisait systématiquement tout ce qu’il ne pouvait emporter.

A la date du 14 juin 1915, suivant une note officielle du gouvernement de Pretoria, les troupes de l’Union avaient perdu 122 tués depuis le début de la guerre. Mais dans la rébellion du Cap, les corps fidèles au gouvernement auraient eu 131 hommes tués par leurs propres compatriotes.

Le 9 juillet, les forces allemandes se rendaient au général Botha. Les honneurs de la guerre leur étaient accordés, ce qui, étonna bien des gens, à la suite des procédés de combat auxquels l’ennemi avait recouru. Tel fut l’avis des principaux organes de la presse du Cap tels que le Times et l’Argus.

Suivant des documens officiels, dès la fin de juin dernier, la guerre du Sud-Ouest africain et la rébellion du Cap avaient déjà coûté 425 millions de francs à la charge de l’Union. En revanche, les pertes en hommes étaient insignifiantes. La campagne avait été remarquablement organisée et conduite. Surtout, les services de santé et de ravitaillement furent excellens. De même, le service du chemin de fer, dont le rôle devait être capital en vue d’un succès rapide, a été admirablement fait. L’honneur en revient à M. Hoy, directeur général des services de la traction.

Le 22 juillet, à deux heures de l’après-midi, le général Botha, premier ministre et commandant en chef des troupes de