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Le lendemain, 30 septembre, les Japonais coulèrent plusieurs destroyers, mais perdirent deux dragueurs de mines.

Ce même jour, les ennemis firent un grand effort pour repousser l’assaillant. Ils mirent en mouvement toutes leurs disponibilités navales, leurs avions, et firent donner l’artillerie de campagne. Malgré tout ce branle-bas, les perles japonaises furent minimes. Sur ces entrefaites, les Japonais s’emparent du chemin de fer à Shantung, leurs destroyers détruisent les casernes de Tsing-Tao, et l’artillerie lourde met hors de combat la canonnière Iltis.

Le 8 octobre, le commencement de la fin semblait proche^ Le feu diminua. Le général Kamio avait calculé qu’il lui faudrait au moins trois journées pour s’emparer de son premier objectif, la colline du Prince-Henri d’où l’on pouvait bombarder Tsing-Tao. Dès le premier jour, cette position fut enlevée avec un chiffre de pertes infime en considération de l’importance du résultat obtenu. Les Allemands tiraient, sans but bien défini, 1 500 projectiles par jour. Aussitôt en possession de cette colline, les Nippons y installèrent leur artillerie lourde. Avant de la faire intervenir, ils autorisèrent les non-combattans à quitter la ville. Le 19 octobre, commença un bombardement général. La flotte japonaise visait les forts Kaiser et Iltis, qui subirent des dommages considérables. Le 19 octobre, les Japonais perdirent le vieux croiseur Takachio, et 234 hommes furent noyés.

Le 31 octobre, le bombardement devint plus intense encore. Il coïncidait avec l’anniversaire de l’empereur du Japon. Le lendemain, il ne restait plus que deux forts répondant encore au tir des alliés. Le cuirassé anglais Triumph régla en sept coups le fort Bismarck.

Le 3 novembre, les Japonais détruisirent 2G canons allemands et prirent 800 prisonniers, c’est-à-dire un sixième de la garnison, qui se montait au total de 5 000 hommes. Le même jour, les Alliés découvrirent que le croiseur autrichien Kaiserin-Elisabeth s’était fait sauter dans la rade.

Enfin, le 6 novembre, l’attaque générale fut ordonnée et, le 7, le drapeau blanc était hissé sur la- forteresse allemande. Ce jour-là même, à sept heures cinquante du soir, les termes de la capitulation furent signés. Elle était sans conditions. Le gouverneur de Kiaou-Tchéou, Meyer-Waldeck, rendit aux alliés 201 officiers et 3841 sous-officiers et soldats.