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le Saint-Esprit. « À ces mots, poursuit le prophète, les gens de bien, étonnés, se sont parlé secrètement les uns aux autres. Le Seigneur a prêté l’oreille à ces choses et il les a ouïes. Il a fait un Livre où il écrit les noms de ceux qui le servent. « Et en ce jour où j’agis, dit le Seigneur des armées, c’est-à-dire en ce dernier jour où j’achève mes ouvrages, où je déploie mes miséricordes et ma justice, en ce jour, dit-il, les gens de bien seront ma possession particulière ; je les traiterai comme un bon père traite un fils obéissant. Alors, vous vous retournerez, impies ; vous verrez de loin les félicités dont vous serez exclus pour jamais et vous verrez quelle différence il y a entre le juste et l’impie, entre celui qui sert Dieu et celui qui méprise ses lois !

Tunc locuti sunt timentes Dominum unusquisque cum proximo suo ; et attendit Dominus et audivit et scriptus est liber monumenti coram eo timentibus Dominum et cogitantibus nomen ejus ; et erunt mihi, ait Dominus exercituum, in die quia ego facio in peculium, et parcam eis, sicut parcit vir filio suo servienti sibi dolor, et convertemini et videbitis quid sit inter justum et impium et inter servientem Deo et non servientem ei. (Malachie, ch. III, v. 13.)

« C’est ainsi que Dieu répond aux objections des impies : » Vous n’avez pas voulu croire que ceux qui me servent puissent être heureux ; vous n’avez cru ni à mes paroles ni à l’expérience des autres. Votre expérience vous a convaincus. Vous les verrez heureux, et vous, vous serez misérables…

« C’est ce que dit le Seigneur et il faut l’en croire, car c’est lui-même qui le dit, c’est lui-même qui le fait et c’est ainsi qu’il fait taire les superbes et les incrédules. »

Oh ! puissent-ils profiter de cet avis et prévenir sa colère ! Puisse la déplorable fatalité qui égare la raison par ses propres règles ! qui arme les mains de l’homme d’Etat, malgré ses résistances du cœur, puisse-t-elle cesser un jour ! Puissent ceux qui disposent quelquefois de la vie des hommes et qui peuvent abréger encore l’existence de cet être admirable qui ne paraît qu’un instant dans le temps, puissent ceux qui jugent et qui gouvernent leurs semblables, rentrer en eux-mêmes à l’idée du grand Juge ! Puissent-ils rendre aux hommes les droits que nous devons au Grand Etre et qui sont seuls garans des droits de nos chefs ! Puissent-ils craindre d’être traités comme les