Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 31.djvu/647

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA MOBILISATION MILITAIRE
ET
INDUSTRIELLE
DES INSCRITS MARITIMES

Il y a déjà plusieurs années que l’Inscription maritime paraissait ne plus se prêter aux exigences de la guerre moderne. La Marine ne l’ignorait pas et elle avait elle-même préparé une réforme de cette institution qui, jadis, avait fait sa force. Dans ce dessein, un projet de loi avait été déposé en 1909 sur le bureau de la Chambre des Députés. Par une ironie singulière, le nouveau texte avait été conçu en vue de mettre les règles de l’Inscription maritime « en harmonie avec le service de deux ans. » Or, la loi de 1909 (service de deux ans) a été abrogée sans que le projet du ministre de la Marine ait eu les honneurs d’une discussion ; il était donc caduc avant d’avoir été voté. C’est pourquoi un second projet de loi avait dû être déposé. On désespérait à la Rue Royale de le faire aboutir pour la raison suivante : L’Inscription maritime n’est pas seulement un système de recrutement des matelots, c’est un régime social des gens de mer. Ceux-ci bénéficient, en effet, de nombreuses faveurs attachées à leur qualité d’inscrits. À ce titre, il n’est pas étonnant que les parlementaires des départemens riverains de la mer se soient intéressés à cette institution, d’autant plus que, dans ces dernières années, les syndicats professionnels de marins sont devenus très exigeans. Je ne sais quel auteur a comparé l’Inscription maritime à une hydre de Lerne sans