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LA HOUILLE VERTE.


comme orientation, évaluer d’une façon suffisamment précise l’apport total d’un bassin… La détermination du cube d’eau à emmagasiner ne constitue que l’un des élémens du problème. La plupart du temps, la situation des lieux donne, sur la hauteur du barrage ou sur la profondeur de la décantation, des indications qui déterminent la capacité du réservoir pratiquement exécutable, indications auxquelles on est obligé de se conformer sous peine d’engager des dépenses excessives. »

Ces conclusions si nettes montrent bien qu’il n’y a qu’à vouloir, à se mettre résolument à l’œuvre, pour doter les Pyrénées et les plaines subpyrénéennes d’une richesse presque incalculable.

Les expériences déjà faites font voir ce qu’on peut obtenir des forces hydrauliques, une fois les réserves utiles emmagasinées dans les réservoirs, dont les émissaires ayant, à raison de la convexité encaissée du profil en long des vallées dans leur partie médiane, de très fortes pentes, permettent d’une manière avantageuse la création d’usines électriques.

La Compagnie du Midi, par l’aménagement du réservoir des Bouillouses, destiné à régulariser le débit de la Têt, a pu créé à la Cassagne une usine de 5000 ch.

Le Carol, régularisé par le réservoir du lac Lanoux, alimentera l’usine de Porté ; le gave de Lescun, régularisé, alimentera une usine projetée dans le bassin du gave d’Aspe.

Le réservoir de l’Ouïe donnera à celle d’Éget une puissance moyenne de 10 000 ch. et un maximum de 18 000 ch. La réunion au-dessus de Soulom des gaves de Cauterets et de Luz a permis la création d’usine de 18 500 ch. de puissance normale et de 21 500 ch. de puissance maximum. Au moyen de ces cinq usines, la Compagnie pourra électrifier 669 kilomètres.

On se fera une idée des résultats obtenus par l’aménagement des lacs et réservoirs par les exemples suivans :

Le débit de la Têt, qui tombe fréquemment en hiver à 200 et même 150 litres à la seconde, serait, par un réservoir de 13 millions de mètres cubes d’eau, porté à 1 166 litres par seconde. Celui de la Sègre, de 220 à 160 litres à la seconde en période d’étiage, serait, avec un réservoir de 18 millions de mètres cubes, élevé d’une manière constante à 1 200 litres à la seconde. En donnant au lac d’Oo une capacité de 12 millions de mètres cubes, on maintiendrait un débit annuel moyen de