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mûris, — des plans déjà tracés, j’en suis sûr, — de cette offensive, dis-je, je ne puis exposer ici les modalités diverses. Ce n’est pas le lieu ; ce ne serait plus le moment, puisque ce moment, — fugitif, ne l’oublions pas ! — doit être tout à l’action.

Ne laissons pas à ces arsenaux, à ces chantiers d’Allemagne dont je parlais tout à l’heure le temps d’achever les réparations qu’ils poursuivent avec une hâte fébrile, car l’Etat-major de Berlin sait quelle est la gravité des risques que lui ferait courir une vigoureuse intervention des Alliés sur le front septentrional de l’immense théâtre d’opérations, alors que la plus grande partie de la flotte allemande est paralysée par ses blessures.

Le petit combat qui a été livré dans la Baltique, le 14 juin, montre bien à quelle extrémité on est réduit en ce moment chez nos ennemis, puisque, pour convoyer un groupe important de paquebots qui leur apportaient de Suède les plus précieux approvisionnemens, ils n’ont trouvé, — si près des Russes ! — qu’un croiseur auxiliaire, faible vapeur de commerce armé tant bien que mal, des chalutiers et deux ou trois vieux torpilleurs de faible tonnage.

Tout cela a été détruit ou dispersé par nos alliés, dans un combat fort bien conduit, du reste, en pleine nuit.

Mais, n’est-ce pas ? je ne suis pas trop téméraire en supposant que ce n’est pas là tout le fruit que nous pouvons tirer de la belle victoire anglaise du 31 mai et qu’à la grande offensive de nos armées qui se prépare correspondra celle des flottes alliées du Nord, la flotte britannique, la flotte russe, la flotte française, combinant d’abord et bientôt unissant leurs efforts.


Contre-Amiral DEGOUY.