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dans les discours par lesquels elles leur marquaient une si chaleureuse cordialité d’accueil, une idée revenait sans cesse, et qui vaut d’être notée tout d’abord. « Les représentans du haut enseignement français, lisait-on dans une de ces adresses, verront à Oxford une université toute transformée. Depuis longtemps nos étudians sont aux armées : il ne nous reste, en dehors de quelques jeunes gens venus des Etats-Unis et des Indes, que des blessés et des hommes impropres au service militaire. Nos collèges sont aujourd’hui des casernes, où des soldats ayant déjà fait campagne reçoivent un complément d’instruction en vue de devenir officiers. Les grandes salles de concours, l’hôtel de ville, un des grands collèges de femmes, sont aménagés en hôpitaux. Parmi les professeurs qui ont dépassé l’âge militaire, les uns sont allés combler les vides dans les divers services publics, à Londres ; les autres, restés à Oxford, font partie comme volontaires d’une milice locale. » « Nos jeunes gens, disait le vice-chancelier de l’Université de Londres, n’ont pas attendu la conscription pour partir au front ; nos salles de classes se sont vidées de tous ceux qui étaient capables de porter les armes. Tout dernièrement, le Roi nous a fait connaître que le chiffre total de nos volontaires a dépassé aujourd’hui cinq millions. A ce chiffre notre université a contribué en payant, et au-delà, sa redevance. Depuis le commencement de la guerre, l’Officers training Corps, créé dans notre université comme dans les universités sœurs sous le régime de lord Haldane, a fourni plus de deux mille officiers à l’armée, au moment où le développement de cette armée sur une échelle sans pareille rendait le besoin d’officiers d’une nécessité vitale. » « Vous trouverez ici, écrivait le vice-chancelier de l’Université de Cambridge, des salles désertes, des collèges sans élèves, des champs de récréation consacrés au soulagement de la douleur et de l’infirmité. Nous aurions voulu vous faire voir notre ancienne et jolie ville dans la plénitude de son activité intellectuelle d’autrefois — et de demain. Cela est malheureusement impossible. Mais ce n’est pas sans un mouvement de légitime orgueil que nous vous montrons une mère éplorée, abandonnée de ses enfans, qui sont partis, par milliers et de leur plein gré, pour répondre à l’appel de la patrie, notre mère à tous. » Et dans l’adresse éloquente de l’Université de Sheffield, on lisait : « La partie la plus vaillante, tant du