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divisions viennent d’être transportées pour concourir à la campagne décisive qui va s’ouvrir.

Le Canada avait plus de facilités que l’Australie pour donner une aide immédiate à l’Angleterre ; la vieille affection filiale qui unit les Canadiens à la France avait soulevé le sentiment populaire. Les troupes canadiennes ont pris part à la première campagne d’hiver et se sont couvertes de gloire. 150 000 Canadiens environ sont actuellement en Europe, soit en opérations, soit en réserve dans les camps anglais. Plus de 100 000 autres s’entraînent dans les camps d’instruction du Canada. Le recrutement canadien se poursuit avec succès et le gouvernement a autorisé l’augmentation de l’armée nationale du Dominion jusqu’à concurrence de 500 000 hommes. Des Américains combattent dans les rangs canadiens.

L’Union Sud-Africaine (Afrique australe) a assumé pour sa part la guerre d’Afrique. Après avoir conquis l’Afrique occidentale allemande, ses troupes, sous le commandement d’un des plus redoutables adversaires de l’Angleterre dans la guerre des Boers, le général Smuts, poursuivent la conquête beaucoup plus difficile de l’Est-Africain allemand.

L’armée des Indes a été utilisée presque entièrement. Mais le total des contingens volontaires de l’Inde n’a pas été publié. Le corps indien qui a combattu sur le front du Nord n’en formait qu’une petite partie. Les troupes indiennes actuellement en Égypte, à Salonique ou en Mésopotamie, comprennent plusieurs corps d’armée. En outre les souverains indigènes ont tous donné des gages éclatans de leur loyauté féodale en offrant à leur suzerain, l’Empereur-roi, non seulement des contingens de soldats, mais de très larges souscriptions d’argent et de matériel de guerre. L’Inde reste fidèle, comme tous les peuples de l’obédience britannique, comme tous ceux dont le sort a été lié à la France et à la Russie. L’Allemagne, qui croyait entraîner dans la trahison de la Turquie tout le monde musulman, éprouve encore de ce côté l’erreur profonde de son impérialisme colossal.

On voit que le renfort apporté par les contingens coloniaux dépasse 1 million d’hommes. C’est un spectacle admirable et réconfortant de voir ces fils libres de la vieille Angleterre venir prendre leur part de la lutte universelle, sur les lointains champs de bataille de l’ancien monde, pour le droit et pour la justice.

N’oublions pas que la France a trouvé également dans ses