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possédant assez de notions d’hygiène pour apporter un utile concours aux infirmières.

Dans la soirée du 1er août, toutes les infirmières de l’active recevaient leur ordre de mobilisation. Les unes n’avaient qu’à se présenter sur place à leur comité, à leur hôpital ; quant aux autres, enrôlées dans les équipes mobiles, elles trouvaient une feuille de route avec l’ordre de départ délivré par l’autorité militaire, et, dès le lendemain, elles se joignaient aux trains militaires conduisant nos troupes vers l’Est, et dans lesquels des compartimens étaient réservés aux infirmières en tenue, acclamées par tous comme des camarades nouveaux. N’allait-on pas faire campagne ensemble ?

Pour juger de l’œuvre accomplie depuis le début de la guerre, rappelons qu’au mois de juillet 1914, la Société française de secours aux blessés militaires comptait 311 hôpitaux auxiliaires, 20 000 lits environ. Actuellement, les comités sont au nombre de 492 ; elle compte 42 000 membres, et le fonctionnement de ses 796 hôpitaux représente environ 70 000 lits. A côté de ces hôpitaux, il convient de faire figurer 93 postes de secours établis dans le 6e et plus particulièrement le 20e corps, qui, une fois la guerre déclarée, se sont transformés, sous la pression des événemens, en autant de petites formations sanitaires. Au cours des combats, les ambulances divisionnaires ont trouvé là des lits préparés à l’avance, du linge de rechange, des sections de brancardiers, des soins souvent éclairés, toujours empressés et ingénieux, donnés par la population féminine de la frontière, formée dès le temps de paix à cette mission d’assistance et qui, la guerre venue, s’est levée avec un même élan de charité. On peut évaluer à 1 500 les lits créés par ces 93 postes de secours, et à peu près à 12 000 le nombre des soldats qui y ont été soignés. Sur le chiffre de 796, trois hôpitaux ont une affectation spéciale : l’ « hôpital Elisabeth, » offert au roi des Belges à Calais ; le « Mont des Oiseaux, » transformé en hôpital auxiliaire pour officiers blessés ; l’ « hôpital pour les Mutilés de la guerre, » — et il est question d’en ouvrir deux autres pour les tuberculeux et les contagieux.

Il faut tout un monde d’infirmières, d’auxiliaires, de médecins, d’aumôniers, d’administrateurs, de comptables, de brancardiers pour assurer le fonctionnement de ces nombreuses formations. Les infirmières diplômées de la Société de secours