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LES
OPÉRATIONS DE DÉBARQUEMENT

C’est un vaste sujet que celui des « opérations combinées, «  c’est-à-dire des opérations où des forces de terre et des forces de mer combinent leur action. Je ne me propose pas de le traiter ici. Le résumé même des conférences que j’ai faites autrefois à l’École supérieure de guerre serait encore trop long... Tenons-nous-en à quelques réflexions sur celles de ces opérations qui ont particulièrement pour objet le débarquement d’une armée sur le territoire de l’adversaire.


Une première observation s’impose : jamais on ne transporta par mer tant de troupes que dans le conflit actuel, ni jamais sans doute en si grandes masses. Le transport de l’armée serbe, par exemple, — soit 130 000 hommes environ, — semble avoir été exécuté, non pas en une seule fois, certes, mais au moyen d’un nombre assez restreint de grands convois.

Or, avant cette guerre, presque personne ne voulait admettre que l’on osât risquer sur mer de gros effectifs. D’ailleurs, eût-on toléré la discussion d’entreprises aussi téméraires, que les stratèges en auraient démontré l’inutilité. S’il s’agissait d’envoyer une armée au secours d’un pays ami, à quoi bon ? Elle arriverait trop tard, tant la marche de l’ennemi devait être foudroyante. Les opérations ne devaient-elles pas être terminées après une seule grande bataille où u la question serait définitivement réglée ?... » Et, s’il s’agissait d’un grand débarquement