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REVUE LITTÉRAIRE

ÉMILE VERHAEREN[1]

Emile Verhaeren était né à Saint-Amand, non loin d’Anvers, au bord de l’Escaut, dans la plaine de Campine. C’est un homme de Flandre, et qui a aimé la Flandre avec un bel emportement de tendresse, avec une fidélité filiale. Il a dédié à son pays le premier recueil de ses poèmes, Les Flamandes ; et l’un de ses derniers grands poèmes en est l’épopée, Toute la Flandre. Au long de sa vie et de son œuvre, s’il examine ses instincts de pensée, il en trouve l’origine, la signification, la justification, dans l’âme de la Flandre. Puis, quand la philosophie et la bonté le mènent à étendre jusqu’à l’humanité entière son rêve et son amitié, il sait d’où il part, même s’il ne sait pas où il va ; et son utopie est flamande : s’il conçoit le bonheur de l’univers, c’est le bonheur de Flandre qu’il veut multiplier et prodiguer au-delà de l’horizon natal.

Le jour qu’il a été tué, il était allé parler de la Flandre malheureuse. Et il avait voulu que sa dépouille reposât dans le sol de Flandre…


Ce n’est qu’un bout de sol étroit,
Mais qui renferme encore et sa Reine et son Roi
Et l’amour condensé d’un peuple qui les aime…

  1. Poèmes (trois volumes) ; Les Villes tentaculaires ; Les Heures claires ; Les Visages de la vie ; Théâtre ; Les Forces tumultueuses ; La Multiple splendeur ; Les Rythmes souverains ; les Blés mouvans ; les Ailes rouges de la guerre (au Mercure de France) ; — Les Aubes ; Petites légendes et les cinq séries de Toute la Flandre, (chez Deman, à Bruxelles) ; Hélène de Sparte ; La Belgique sanglante (Nouvelle Revue française) ; — James Ensor ; Villes meurtries de Belgique (chez Van Oest) ; — Rembrandt (chez Laurens).