Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 37.djvu/455

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ne mentionnons enfin que pour mémoire les « bombes, » ou plutôt les pétards qu’emploient les sous-marins allemands pour couler les navires de faible tonnage et de faible échantillon qu’ils ont, au préalable, sommés de s’arrêter. Ce procédé, qui accuse le caractère systématique de la destruction, — n’oublions jamais que cette destruction est illégale et abusive, quel que puisse être le motif invoqué, — a, pour le commandant du submersible, l’avantage d’économiser torpilles et munitions d’artillerie : importante considération en présence, justement, de la difficulté de se réapprovisionner autrement qu’en combustible liquide. Au surplus, la confection des pétards est toujours facile à bord et n’exige qu’une provision d’explosifs libres. On peut y employer le fulmicoton sec amorçant le fulmi-coton humide, ou encore la dynamite.


Tout ceci bien établi, quels sont les moyens d’action que nous pouvons opposer à ceux de l’adversaire ?

Nos moyens d’action doivent évidemment varier avec les circonstances politiques, géographiques, hydrographiques des divers théâtres d’opérations. Ces circonstances commandent d’ailleurs la distribution même des groupes d’engins sous-marins qu’il nous faut rechercher et détruire. Il est clair que la physionomie des opérations de ce genre sera sensiblement différente dans la Méditerranée, mieux encore, dans l’Adriatique par exemple, ce canal aux eaux cristallines, où l’ennemi est si bien posté ; dans la mer du Nord, aux eaux troubles et jaunâtres, que borde au Sud le menaçant appareil défensif du littoral allemand ; dans le Pas de Calais et la Manche, nos eaux à nous et qui devraient nous appartenir sans conteste ; enfin, dans l’Atlantique, dans l’immense Atlantique, où, à première vue, la recherche du bâtiment de plongée apparaît si difficile.

Mais disons d’abord un mot de ces groupemens de sous-marins dont je viens de parler.

On compte que l’Allemagne avait, au commencement de décembre 1916, un peu plus de 110 sous-marins de tout tonnage. L’Autriche en possédait une douzaine. Nous admettons, en général, que les chantiers allemands produisent un