Page:Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 37.djvu/460

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inventions d’autrui, ce qui revient au même, — si vous n’inventez pas à votre tour, et plus et mieux que lui ? Observons en effet que, pour rattraper l’Allemagne, il ne suffit pas de faire un pas en avant si, dans le moment qu’on le fait, elle en fait un, elle aussi. Pense-t-on qu’elle restera immobile ? Il n’y faut pas compter.


Tels sont les graves problèmes qui se posent aujourd’hui. La solution en est urgente. J’ignore ce que préparent les amirautés alliées. Se borneront-elles à augmenter le nombre de leurs navires légers, à multiplier leurs hydravions et à perfectionner bombes, filets, râteaux, etc. ? Certes, ces engins sont utiles. Ils sont, par malheur, insuffisans. Ils l’étaient déjà, l’expérience le montre, dans la phase de la guerre qui finit. Ils le seront bien plus encore dans celle qui va commencer, en présence des nouveaux navires de plongée des Allemands, plus élevés dans l’échelle des facultés offensives et défensives par rapport aux sous-marins de 1914 que ceux-ci pouvaient l’être, je ne dis pas en comparaison du Gymnote, mais par rapport au bateau de Goubet, par exemple.

Quoi qu’il en soit, si l’appel que je crois indispensable de faire à l’invention reste infructueux, on se rappellera sans doute que les maîtres de la mer ont toujours à leur disposition le moyen radical d’en finir avec la guerre sous-marine.


Contre-Amiral DEGOUY.